MUSEOS DE LA SEDA / SILK MUSEUMS
une section sur la filature avec du matériel récupéré d’anciens ateliers et une vidéo montrant son déroulement dans les années 1940. La troisième section concerne l’ourdissage et le tissage, et la bonneterie illustrée par une machine à tricoter les bas de soie, une spécialité locale encore pratiquée dans quelques entreprises des environs. Une pièce a été aménagée pour des activités destinées aux enfants, et une salle d’exposition présente les œuvres de créateurs locaux. Le musée gère une petite boutique et il propose des visites commentées ainsi que des parcours ‘hors les murs’ dans le village et alentour. Son budget est tendu car les salaires des trois employées à temps partiel dépendent des ressources qu’il dégage de ses activités. Le musée fait la promotion d’une jeune start-up parisienne - Sericyne – fondée par une designer et une ingénieure agronome (Clara Hardy and Constance Madaule) – qui ont déposé un brevet pour la fabrication d’objets en 3D produits directement, en forme, par des vers élevés dans la ville voisine de Monoblet 15 . Ainsi, une idée - déjà développée par des vers nommés ‘tapissiers’ parce qu’ils ne forment pas un cocon mais une surface - a été retravaillée par cette jeune pousse pour créer des objets de luxe en soie non tissée. La visite se termine avec la mise à disposition des adresses de deux entreprises locales spécialisées dans la fabrication de bas et autres articles en maille de qualité, et ouvertes au public. Pour conclure, la soie cévenole n’est pas à court d’idées et le Musée de la soie de Saint-Hippolyte-du-Fort est un lieu ouvert et chaleureux où les visiteurs peuvent s’initier aux richesses du patrimoine soyeux local grâce aux explications averties de sa directrice, Muriel Berthault. A Saint-Jean-du-Gard , Maison Rouge, Musée des vallées cévenoles, est bien différent. Il est installé dans une ancienne filature, la Grande Rouge, originellement construite en 1838 et parfaitement représentative des filatures de grande capacité de la région d’Alès. Le site industriel a été construit avec soin. Dans son parc, une éolienne actionne une pompe pour remonter l’eau en profondeur et un pavillon de thé ajoute une touche exotique à l’ensemble qui comprenait, au moins sur plan, un petit lac artificiel. Une grande plantation de mûriers s’étendait de l’autre côté du Gardon, la rivière qui traverse le terrain. L’ensemble est aujourd’hui inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques. Le musée a ouvert en avril 2018 après d’importants travaux qui ont ajouté un bâtiment ultra moderne habillé avec des matériaux de grande importance en Cévennes : soit de la pierre de schiste, soit des fascines en bois de châtaigner qui forment une paroi à clair-voie 16 . Les travaux ont été financés par Alès Agglomération, un consortium de 73 communes, associé avec divers partenaires départementaux, 15 https://www. sericyne.fr/fr/sericyne. html; https://www. sericyne.fr/ ; https:// lamaisondesstartups. lvmh.com/startup/ sericyne/ 16 Pour davantage de vues du musée et d’autres détails, voir son site à http://www. maisonrouge-musee. fr/ ainsi que le dossier de presse. 13 Clavairolle, Françoise Le renouveau de la production de la soie en Cévennes (1972-1998) , Tours, PU François- Rabelais, 2008. 14 Clavairolle Le renouveau… p. 180-194 ; Piault, M.-H., « Les Chemins de la Soie : un itinéraire culturel », Terrain ,8,1987,p.82-88; Clavairolle,Françoiseet Marc-Henri Piault, Les itinéraires européens de la soie. Routes de l’échange . Deuxième Colloque Européen, Nîmes 25- 26-27 Octobre 1989, Paris, l’Harmattan, 1992 ; Piault, M.-H., F. Clavairolle,M.Costa,M. Nougarède,E.Doulcier, D. Travier, M. Wiénin, H. Ozil, Les chemins de la soie : Itinéraires culturels en Cévennes , Paris, Espaces écrits,1993. 142
RkJQdWJsaXNoZXIy NTQ2OTk=